La question du genre est un sujet complexe mais important pour les médias en Afrique. Elle doit être traitée en tenant compte de plusieurs aspects. Les médias qui jouent un rôle clé dans la construction des normes sociales sont des acteurs non négligeables et des vecteurs de premier plan d’information et de culture.
L’ONG Communauté Africaine, qui est conscient de ces enjeux a organisé le mois d’août dernier un atelier de formation à destination des journalistes. Cet événement a été une occasion pour l’organisation sénégalaise militant pour le genre de partager avec les professionnels de l’information des avis et des conseils sur les meilleures pratiques pour bien traiter la question du genre.
En effet, la question du genre regroupe un ensemble d’enjeux dont il faut tenir compte. Parmi les éléments à prendre en compte :
– La sous-représentation des femmes : elles sont sous représentées à l’écran et en coulisses et globalement dans les médias africains. Ceci peut être corrigé en travaillant sur la promotion des femmes en essayant d’avoir plus de femmes présentatrices, journalistes, dans les médias en ligne, etc.
– Les stéréotypes genrés : Les femmes jouent souvent des rôles peu gratifiants. On les attribue des taches ou fonctions traditionnelles, liées à des sphères domestiques ou à des sujets spécifiques… Les femmes sont aussi souvent sexualisées, objectifiées ou présentées comme des victimes. Contrairement aux femmes, se sont les hommes qui sont présentés comme seuls détenteurs du pouvoir et de la décision.
– Les violences basées sur le genre : Présentées comme inévitables, les violences basées sur le genre sont de plus en plus normalisées. Les médias qui jouent un rôle d’amplificateur peuvent participer à freiner cela. Des efforts sont nécessaires de la part des médias et de tous les autres acteurs pour changer la donne et améliorer les choses.
– Le manque de politiques spécifiques : Dans de nombreux pays africains, le cadre législatif est insuffisamment conçu pour pour protéger la femme. Il manque de lois spécifiques pour l’égalité des genres dans les médias. Ces derniers sont également très mal régulés et donc persistent dans les pratiques discriminatoires.
– L’accès inégal aux TIC : Peinant à s’informer, à s’exprimer et à se développer, … les femmes sont victimes d’une fracture numérique. Ceci limite leur participation aux débats publics et marginalise leur présence dans l’espace public.